Les élèves français à la traîne en maths : un système en crise et des solutions discutables

Un classement alarmant pour les élèves français

Les derniers résultats de l’étude internationale TIMSS confirment une tendance inquiétante : les élèves français de CM1 et de 4e figurent parmi les moins performants en mathématiques et en sciences. Dans le classement de l’OCDE et de l’Union européenne, la France occupe des places peu flatteuses, rivalisant uniquement avec des pays comme le Chili ou la Nouvelle-Zélande pour les scores les plus faibles.

En mathématiques, le score moyen des élèves français en CM1 atteint 484 points, bien en deçà de la moyenne européenne établie à 524 points. Pour les sciences, la situation est similaire, avec une moyenne nationale de 488 points contre 518 dans l’UE. Ce retard s’aggrave au collège, où les élèves français continuent de chuter par rapport à leurs voisins européens. En comparaison, des pays comme Singapour atteignent 590 points, grâce à des programmes rigoureux, des classes plus petites et des enseignants spécialisés.


Une accumulation de défis structurels

Des formations jugées inadaptées

Un constat critique est porté sur la formation des enseignants. Selon plusieurs professeurs interrogés, les formations proposées sont trop superficielles et délivrées par des formateurs eux-mêmes éloignés des savoirs fondamentaux. « Ce sont des formations à bas coût », dénonce Isabelle, une enseignante, qui pointe l’absence de contenu mathématique solide.

Cette faiblesse dans la formation a des conséquences directes sur les élèves, dont seuls 3 % des collégiens français atteignent un niveau avancé en mathématiques, contre 11 % en moyenne internationale. Les enseignants peinent à compenser ces lacunes dans un environnement souvent peu favorable. Une amélioration passe nécessairement par une refonte complète de la formation initiale et continue des enseignants, accompagnée d’une revalorisation de leur métier.


Des classes surchargées et des inégalités sociales

Le problème est exacerbé par des classes souvent trop remplies : avec 28 élèves par classe, il devient difficile de personnaliser l’enseignement ou de favoriser l’interaction. En conséquence, chaque élève dispose de moins d’une minute pour s’exprimer en cours, rendant l’acquisition des concepts mathématiques encore plus difficile. À long terme, cela creuse des écarts de compétences et freine les élèves les plus en difficulté.

Les inégalités sociales jouent également un rôle majeur : un écart de 81 points est constaté entre les élèves les plus favorisés et les moins favorisés en CM1, l’un des plus grands écarts enregistrés dans les pays de l’OCDE. La France, tout comme les États-Unis, reste parmi les pays les plus inégalitaires, ce qui amplifie les retards constatés dans les évaluations internationales.


Un écart grandissant entre les genres

Un autre signal d’alarme est l’augmentation de l’écart de performance entre garçons et filles, notamment en mathématiques. En CM1, cet écart est passé de 13 points en 2019 à 23 points en 2023 en faveur des garçons, faisant de la France un des pays les plus inégalitaires à cet égard. Cela interroge sur les stéréotypes encore présents dans l’éducation et la nécessité d’adopter des mesures spécifiques pour encourager les filles.


Des réformes en demi-teinte

Le ministère de l’Éducation nationale met en avant certaines initiatives, telles que l’introduction des fractions dès le CE1 à partir de 2025, pour renforcer les bases mathématiques. Mais ces mesures sont accueillies avec scepticisme. Le plan mathématiques de 2018, censé redresser la barre, n’a pas encore démontré son efficacité dans les enquêtes internationales.

Dans le cadre de l’acte II du « Choc des savoirs », des ajustements aux programmes sont prévus, comme le traitement des fractions et des nombres décimaux dès le CE1, afin d’ancrer les automatismes mathématiques dès le jeune âge. Pour le collège, l’extension des groupes de besoins aux classes de 4e et 3e vise à améliorer le niveau global.

Cependant, ces réformes ne suffisent pas à elles seules. Il faut également agir sur les sureffectifs, qui empêchent un apprentissage efficace. Lorsqu’une classe est surchargée, les élèves reçoivent moins d’attention individualisée, ce qui freine leur progression et contribue aux inégalités sociales et de genre.


Tableau comparatif des résultats et mesures éducatives

IndicateurFrance (2023)Moyenne UEMeilleurs pays (Asie)
Score en mathématiques (CM1)484524590 (Singapour)
Score en sciences (CM1)488518580 (Japon)
Écart socio-économique (CM1)81 points60 points30 points (Finlande)
Écart filles-garçons (maths CM1)23 points10 points5 points (Corée du Sud)

Quels leviers pour remonter la pente ?

La situation des élèves français nécessite des réponses urgentes et ambitieuses. Voici quelques pistes concrètes pour sortir de cette impasse :

  1. Réviser les programmes scolaires : Introduire les fractions et les nombres décimaux dès le CE1.
  2. Former les enseignants : Proposer des formations approfondies basées sur les mathématiques fondamentales.
  3. Réduire les effectifs : Limiter le nombre d’élèves par classe à environ 20 pour favoriser les interactions.
  4. Adapter les méthodes pédagogiques : Encourager les approches participatives et l’application pratique des mathématiques.
  5. Réduire les inégalités sociales : Apporter un soutien ciblé aux élèves des zones défavorisées.

Les conséquences des mesures actuelles

Si ces réformes sont bien appliquées, les élèves bénéficieront de bases mathématiques solides dès leur plus jeune âge. À court terme, on peut espérer une réduction des écarts de compétences, mais à long terme, cela pourrait également améliorer les classements internationaux de la France et, surtout, préparer les élèves à des carrières scientifiques et technologiques.

Pourquoi ces écarts persistent-ils ?

Ces écarts s’expliquent par une combinaison de programmes inadaptés, de classes surchargées, et d’un manque de formation approfondie des enseignants. De plus, les inégalités sociales et les stéréotypes de genre continuent d’aggraver le problème.

Le constat est clair : sans un véritable électrochoc, la France risque de rester en bas des classements internationaux. Le moment est venu de sortir des réformes de façade pour investir massivement dans l’éducation et donner une véritable chance de réussite aux élèves français.

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Romain Campenon
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