Dans un monde professionnel en constante mutation, caractérisé par l’émergence rapide de nouvelles technologies et l’évolution des besoins en compétences, la formation continue se révèle plus que jamais comme une nécessité incontournable.
En 2023, la participation à la formation continue en France illustre bien la dynamique fluctuante de cet engagement professionnel. Selon une infographie de Visiplus Academy et BVA People Consulting, seulement 28% des actifs français ont lancé un projet de formation au cours de l’année. Ce taux de décision assez bas peut être lié à un manque d’informations sur les conditions pour suivre une formation continue.
Voyons ainsi en détails les conditions d’éligibilité à la formation continue ainsi que les financements possibles pour les étudiants.
Ce qu’il faut retenir
Pour suivre une formation continue, il faut tenir compte de ces conditions :
- son diplôme et son expérience professionnelle
- son statut professionnel
- son âge.
Les prérequis de diplôme et d’expérience professionnelle
Pour accéder à une formation qualifiante, un niveau de diplôme minimum est souvent exigé. En 2021, 80% des stagiaires avaient au moins un niveau BAC.
Ce prérequis d’éligibilité varie en fonction du type de formation et du métier visé.
Par exemple, pour devenir infirmier, il faut au minimum un diplôme de niveau BAC+3. En revanche, pour une formation de vendeur, un niveau BAC peut suffire. Il est donc important de bien se renseigner sur les conditions d’accès de la formation envisagée.
De plus, 60% des formations continues requièrent une expérience professionnelle préalable d’après la DARES en 2020. Ce critère est particulièrement important pour les formations de haut niveau, comme les Masters ou les MBA.
Les organismes de formation et les entreprises valorisent les candidats ayant déjà une expérience significative dans leur domaine. Cela permet de s’assurer que les stagiaires ont les bases nécessaires pour suivre la formation et sont capables de mettre en pratique leurs acquis. Toutefois, certaines formations sont ouvertes aux débutants, notamment dans les secteurs en tension qui cherchent à former de nouveaux talents.
Les conditions liées au statut professionnel
Salariés
Les salariés en CDI ou CDD sont les principaux bénéficiaires de la formation continue. Ils représentaient 85% des stagiaires en 2021
En effet, les entreprises ont l’obligation de financer la formation de leurs employés via le plan de développement des compétences.
Chaque salarié a également droit à un compte personnel de formation (CPF) qu’il peut utiliser pour suivre une formation de son choix. Les démarches sont facilitées par les services RH qui accompagnent les salariés dans leur projet de formation.
Demandeurs d’emploi
Les demandeurs d’emploi peuvent aussi se former grâce aux financements de Pôle Emploi. En 2020, 20% des chômeurs ont suivi une formation d’après Pôle Emploi. C’est une opportunité pour eux de développer leurs compétences et d’améliorer leur employabilité. Les conseillers Pôle Emploi les aident à identifier les formations pertinentes pour leur projet professionnel et à constituer leur dossier de financement. Certaines formations sont même rémunérées, ce qui permet aux demandeurs d’emploi de se former sans sacrifier leur indemnisation.
Travailleurs indépendants
Les travailleurs indépendants, professions libérales et auto-entrepreneurs ont accès à des fonds spécifiques pour se former. Ils constituaient 5% des stagiaires en 2021.
Chaque profession a son propre fonds de formation, alimenté par les cotisations des adhérents. Les indépendants peuvent utiliser ces fonds pour financer tout ou une partie de leur formation, selon des critères propres à chaque fonds. C’est un avantage précieux pour ces professionnels qui ne bénéficient pas des mêmes dispositifs que les salariés.
Les limites d’âge pour certains dispositifs
Il n’existe pas de limite d’âge légale pour suivre une formation continue. C’est un droit ouvert à tous, quel que soit son âge. Toutefois, certains dispositifs ciblent des tranches d’âge particulières, notamment les jeunes et les seniors. L’objectif est de répondre aux besoins spécifiques de ces publics et de favoriser leur insertion ou leur maintien dans l’emploi.
Selon les tranches d’âges, il y a :
Pour les moins de 26 ans :
Les contrats de professionnalisation sont réservés aux moins de 26 ans : Ce dispositif permet aux jeunes d’alterner périodes de formation et travail en entreprise, tout en étant rémunérés. C’est une excellente façon d’acquérir une qualification professionnelle reconnue et une première expérience significative.
Pour les plus de 50 ans :
Il y a aussi les formations dédiées aux plus de 50 ans. Elles visent à actualiser leurs compétences, à les aider à s’adapter aux évolutions de leur métier ou à envisager une reconversion. Des bilans de compétences et des formations de remise à niveau sont proposés pour préparer la seconde partie de carrière. En effet, avec l’allongement de la vie professionnelle, il est crucial de maintenir l’employabilité des seniors.
Selon l’INSEE, en 2021, 30% des stagiaires avaient moins de 30 ans et 20% plus de 50 ans. L’âge moyen des stagiaires était de 38 ans. Cette répartition reflète la diversité des profils et des besoins en formation continue. Chaque tranche d’âge a ses enjeux, qu’il s’agisse d’insertion professionnelle pour les plus jeunes, de montée en compétences pour les actifs expérimentés ou de transmission des savoirs pour les seniors.
Les droits du salarié pendant une formation
Dans le cadre d’une demande pour suivre une formation continue, l’intéressé a quelques droits qu’il peut faire valoir. Parmi les droits du salarié, il y a :
- Le maintien du salaire : pendant la formation, le salarié continue de percevoir sa rémunération habituelle. L’employeur est remboursé par son OPCO (Opérateur de Compétences).
- La protection de l’emploi : le salarié en formation bénéficie d’une protection contre le licenciement. Son contrat de travail est suspendu pendant la durée de la formation.
La demande de formation auprès de l’employeur
Pour faire la demande en vue d’une formation continue, le salarié doit :
- Choisir sa formation : le salarié doit identifier une formation en lien avec son projet professionnel et les besoins de l’entreprise.
- Présenter son projet à l’employeur : le salarié doit expliquer les objectifs de la formation et les bénéfices attendus pour l’entreprise. 70% des salariés ayant suivi une formation en 2020 ont vu leur demande acceptée par l’employeur (source : INSEE).
- Formaliser la demande : la demande doit être faite par écrit au moins 60 jours avant le début de la formation. L’employeur doit répondre dans les 30 jours.
Quelques questions que vous pourriez avoir sur les conditions pour suivre une formation continue
Les prérequis pour suivre une formation continue sont un niveau BAC et d’autres diplômes supérieurs pour d’autres formations spécialisées.
Cela dépend de la formation. 60% des formations demandent une expérience préalable, mais certaines sont ouvertes aux débutants, notamment dans les secteurs en tension.
Oui, les salariés en CDI ou CDD peuvent accéder à la formation continue. Ils représentent d’ailleurs 85% des stagiaires pour cette formation.
Oui, les demandeurs d’emploi ont accès à des formations continues par l’intervention de Pôle Emploi qui des financements à ceux qui souhaitent se former. En 2020, 20% des chômeurs ont suivi une formation.
Oui, les travailleurs indépendants peuvent bénéficier de la formation continue en accédant à des fonds spécifiques pour se former, gérés par des organismes collecteurs agréés.
Non, il n’y a pas de limite d’âge légale pour suivre une formation continue. Cependant, certains dispositifs ciblent des tranches d’âge spécifiques, comme les contrats de professionnalisation pour les moins de 26 ans.
En 2021, l’âge moyen des stagiaires était de 38 ans en 2021, selon l’INSEE. 30% avaient moins de 30 ans et 20% plus de 50 ans.